Figures de substitutions de mots: Calembour, abus de langage, anagramme,…
Pour créer le rire, la confusion ou pour jouer sur l’incompréhension, les auteurs usent parfois d’une permutation phonétique et/ou lexicale pour substituer un mot à un autre.
La substitution de mots
La substitution de mots remplace un mot par un autre, tout en gardant la possibilité de comprendre intuitivement la phrase.
Exemples : Schtroumpfe-moi la schtroumpf à molette.
Le parler Schtroumpf est un exemple de substitution d’un mot n’appartenant pas au lexical (il se rapproche ainsi des argots à clef) par un néologisme inventé de toute pièce.
L’abus de langage
L’abus de langage est l’utilisation fautive d’un mot, utilisé à la place d’un autre.
Exemples : Ces champignons sont venimeux.
Il y a confusion entre venimeux et vénéneux, qui indiquent tous deux un danger et sont phonétiquement proches.
Détournement d’expression
Le détournement d’expression peut fonctionner par la substitution d’éléments reconnaissables au sein d’une expression toute faite de la langue par d’autres éléments qui en changent le sens.
Exemples : Vous, vous avez une idée derrière la main, j’en mettrais ma tête au feu ! Kaamelot
Ah mon ami ! Bonne et heureuse voyelle. Tous mes vœux de bonne cuisine !
Le détournement d’expression peut aussi fonctionner par la substitution de plusieurs mots par une proposition.
Exemples : Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin y’a plus d’eau – Coluche
Les figures de substitution jouent principalement sur deux grandes permutations : Les permutations de lettres, mots et sons, Les détournements phonétiques
Substitution par permutation de lettres
Les anagrammes sont des jeux lexicaux : on substitue un mot par un autre qui contient toutes – et uniquement toutes – les lettres du premier.
Exemples : Ancre – Nacre Pastiche – Pistache Nos – Son Miel – Lime
La contrepèterie est un jeu lexical dans lequel on intervertit des lettres ou des syllabes pour former une autre phrase (il peut y avoir une tolérance sur les fautes d’orthographe, la phonétique étant prioritaire), portant généralement un humour grivois.
Exemples : La femme folle de la messe – Rabelais
L’anacyclique est un mot ou une phrase pouvant être lue dans les deux sens (généralement lettre à lettre, mais fonctionne aussi mot à mot, syllabe par syllabe…). Si l’anacyclique se lit à l’identique dans les deux sens, on appelle cela un palindrome.
Exemples : Engage le jeu, que je le gagne – Alain Damasio, Elu par cette crapule – Charles Cros
Substitution par détournement phonétiques
Les calembours sont des jeux phoniques, jouant sur l’homophonie, la polysémie, la paronomasie, la synonymie des mots.
Exemples : Notre but est atteint, comme la tarte du même nom — Philippe Geluck
Le kakemphaton est un calembour créé par la rencontre (volontaire ou non) de sons, provoquant la formation d’autres mots. On se rapproche parfois de la contrepèterie avec l’usage, toujours, d’un humour grivois.
Exemples : Et le désir s’accroît quand l’effet se recule — Corneille
L’allographe est un jeu phonétique, jouant sur l’homophonie entre les syllabes des mots remplacés et la prononciations de symboles (lettres et chiffres de l’alphabet). La suite de symbole est incompréhensible, sauf si on lit les symboles un à un. Conserver les espaces entre les mots n’est pas obligatoire.
Exemples : GHT 1 T DKP ; J’ai acheté un té décapé.
Les vers holorimes est un jeu sur la phonétique : la phrase est compréhensible (contrairement à l’allographe), mais sa prononciation à voix haute permet d’en comprendre un second sens.
Exemples :
Dans la cuisine du vieux chalet. Un ravioli, au fond d’un petit poêlon,… Que l’on peut lire : Dans la cuisine du vieux chat laid. Un rat vit au lit, au fond d’un petit poêle long.
Enfin, on retrouve l’onomatopée que nous avons évoqué dans les créations de mots : elle substitue un mot par le son qu’il évoque…
Exemples : Pan ! Pan ! Coin-coin ! Blam. Le fusil tonna deux fois. Le canard tomba à terre.
Résumé : Figures de substitution lexicale
Pour garder une clef de compréhension, les figures de substitutions lexicales se basent sur des concepts de permutation ou de substitution phonétiques, lexicales. Ces échanges peuvent être retrouvés aisément par association d’idées.
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