Conseil n°1- prenez en exemples les textes que vous connaissez

Imaginez que vous tombiez sur l’autobiographie : vous devez écrire un récit autobiographique.

Pour avoir des idées, remémorez-vous les textes que vous avez vus en classe, les extraits d’autobiographie, les livres lus. Prenez des idées. Attention, prendre des idées ne veut pas dire copier ; cela veut dire simplement s’inspirer d’autres textes, mais sans prendre exactement la même idée (sinon ça s’appelle du plagiat).

D’où l’intérêt de lire beaucoup : cela vous donne un grand panel de textes à prendre comme exemples.

Conseil n°2 – créez des problèmes et résolvez-les

Le principe d’une bonne rédaction, c’est qu’il y a des péripéties. Les personnages ont des problèmes, les résolvent, et ont d’autres problèmes. Donc si vous n’êtes pas inspiré, créez un problème. Puis créez une solution.

Il faut aussi imaginer une quête au personnage, c’est-à-dire quelque chose que le personnage veut.

Et vous avez déjà une trame de récit.

Conseil n°3 – ne vous auto-censurez pas sur votre brouillon

Vous êtes évalué et vous vous dites que vous ne pouvez pas dire n’importe quoi. Oui. Mais vous pouvez écrire tout ce à quoi vous pensez sur votre brouillon, et ensuite barrer ce qui est saugrenu, c’est-à-dire totalement à côté de la plaque. Ne jugez pas votre travail avant d’avoir terminé le brouillon. Après, barrez tout ce qui ne convient pas et faites les modifications nécessaires dans la marge. Un brouillon griffonné, plein de flèches de partout, de couleurs, de surlignage, c’est juste un brouillon normal.

Conseil n°4 – la bonne utilisation du carnet de vocabulaire

Quand vous êtes confronté à un nouveau mot de vocabulaire relativement soutenu et qui pourrait vous être utile, essayez de le réutiliser lors de votre prochaine rédaction. Vous pouvez vous faire un carnet de vocabulaire, et piocher dans ces mots-là quand vous vous entraînez à rédiger.

C’est un réflexe à prendre dans votre vie de tous les jours : vous devez chercher à utiliser les mots que vous avez appris.

Vous pouvez aussi réfléchir aux circonstances dans lesquelles ce mot peut être utilisé.

Exemple : vous trouvez le mot « exigu », vous cherchez la définition, et ça veut dire « étroit ».

Vous vous dites que vous pourriez réutiliser ce mot la prochaine fois que vous devez rédiger une description : pour décrire une rue, un chemin, une pièce.

Et quand vous devrez écrire cette fameuse description, vous vous direz « Tiens, je vais essayer de mettre ce mot que j’ai appris ».

Le conseil vaut aussi pour des tournures de phrases soutenues.

Exemple : Vous voyez la tournure

Peut-être vaut-il mieux (en fait vous voyez peut-être suivi d’une inversion sujet-verbe)

Vous trouvez cette tournure, vous vous dites « Tiens, je pourrais peut-être la réutiliser la prochaine fois qu’il y a une supposition, ou une suggestion à énoncer dans un texte ».

Voilà, c’est comme vous si activiez un détecteur de beaux mots, de belles tournures : à chaque fois que vous en croisez un, vous déclenchez votre radar. A chaque fois qu’un de ces mots ou de ces tournures soutenus est réutilisable, vous déclenchez votre radar aussi.

C’est un radar à double déclenchement : pour trouver et pour réutiliser.

Et pour changer les piles de votre radar, vous reprenez votre carnet de vocabulaire, et vous le relisez. C’est une petite mise à jour.

Voilà : prenez cette habitude

Conseil n°5 – structurez votre texte

Faites des paragraphes avec un alinéa au début (c’est-à-dire un retrait de deux carreaux que vous ne faites qu’à la première ligne du paragraphe)

Et faites une introduction, un développement, et une conclusion.
Je vous mets en description le lien de la vidéo qui explique tout cela.

Conseil n°6 – coupez vos phrases

Il faut bien vérifier que ses phrases sont correctes. Mettez bien la ponctuation : point, virgule etc.

Pour faire des phrases bien construites, il faut absolument réviser sa grammaire. Quand on ne connait pas la structure de la phrase, on ne sait pas où mettre les points.

Conseil n°7 : faites des phrases complexes

Ne faire que des phrases simples sujet-verbe ou sujet-verbe-complément est trop simpliste. Par contre, vouloir faire trop de phrases complexes peut vous faire perdre le fil de ce que vous dites, avec tous les antécédents, toutes les subordonnées. Il vaut mieux faire des phrases plus simples, mais qui ont un sens.

Il y a aussi possibilité de faire des phrases indépendantes et de les relier par des connecteurs. On y vient.

Conseil n°8 – la fameuse fluidité : comment utiliser les connecteurs

Un texte sans mot de liaison, sans connecteur manque de fluidité.

Autrement dit, tout arrive comme un cheveu sur la soupe. Rien n’est connecté.

En fait, il faut faire un lien entre les divers événements racontés. Il faut montrer des rapports de cause, de conséquence, d’opposition etc.

Vous savez pourquoi vous étudiez cela quand vous travaillez les subordonnées circonstancielles ? C’est justement pour ça : pour mettre des liens dans vos écrits.

Exemple. Je vous donne un petit texte sans mots de liaison, et ensuite, je vous dis où on pourrait en rajouter.

Anna décida de faire une promenade sur le sentier de randonnée à côté de chez elle. Elle alla au bout de la route et tourna à droite sur un sentier exigu, caillouteux.

« Peut-être aurais-je mieux fait de prendre de meilleures chaussures », se dit-elle. Elle revint sur ses pas, se changea et repartit. Elle croisa un groupe d’amis qui voulut l’accompagner. Des péripéties les attendaient.

Au passage, vous remarquez que j’ai réutilisé un mot et une tournure dont j’ai parlé dans le conseil n°4.

Maintenant, je vais rajouter de quoi créer davantage de fluidité.

Avant le tout début, on peut mettre « un jour », et on peut rajouter un mois « un jour de juin ».

exigu et caillouteux sont deux mots qui n’ont aucun rapport. Il vaut mieux les lier l’un à l’autre. Rajoutons un « mais aussi »

Quand Anna se rend compte que ses chaussures ne sont pas adéquates, elle revient. On peut ajouter un « alors », qui ici exprime un rapport de conséquence : c’est parce que ses chaussures ne sont pas adaptées qu’elle doit revenir sur ses pas. On met le « alors » après le verbe.

Enfin, dans le premier texte, on n’exprime pas de lien entre le fait de croiser un groupe et le fait qu’il vont vivre différentes aventures. Mettons ici un rapport d’opposition avec « mais ».

On n’est pas obligé de mettre toujours des mots de liaison -et quelquefois ça améliore le style de ne pas montrer le rapport logique entre deux phrases, mais à choisir, mieux vaut en mettre trop que pas assez.

Allez, en relisant le texte, on peut se rendre compte qu’il y a deux « mais ».

Si on veut éviter la répétition, on peut reprendre notre sentier exigu et caillouteux, et remplacer le « mais aussi », par « tout autant que ». Un sentier exigu, tout autant que caillouteux.

Quand je vous disais qu’un brouillon doit être raturé, ce n’était pas un mensonge. On modifie au fur et à mesure.

Conseil n°9 – éviter les répétitions

Éviter les répétitions

Pour cela, on emploie entre autres des « reprises », c’est-à-dire soit des pronoms, soit des groupes nominaux.

Exemple de premier jet d’un texte :

Le vendeur s’approcha vers la cliente.

Le vendeur donna un conseil à la cliente. Puis, le vendeur emballa l’article que la cliente avait choisi. Enfin, le vendeur dit au revoir à la cliente.

Pfff, quel texte mal rédigé, avec trop de répétitions. Changeons cela.

Ici je remplace « la cliente » par le pronom « lui » (c’est un COI qui peut remplacer autant un nom féminin qu’un nom masculin). Puis, je remplace « la cliente » par le groupe nominal « la jeune femme », et enfin par le pronom démonstratif « celle-ci ». Quant au vendeur, je le remplace par le pronom personnel « il », puis par le groupe nominal « cet homme poli ».

Et ainsi, j’ai moins de répétitions.

Sachez quand même que certaines répétitions peuvent permettre de créer du rythme, et peuvent être faites exprès : comme pour les connecteurs, sachez doser.

Mais toujours, si vous avez un doute, mieux vaut pas assez de répétitions, que trop de répétitions.

Conseil n°10 : utilisez les bons temps

N’oubliez pas que le temps de la narration est généralement l’imparfait. Le présent doit se limiter à la vérité générale et aux dialogues. Le passé simple aux actions brèves. Il peut arriver qu’on vous demande du passé composé à la place du passé simple.

Conseil n°11 : mettez un peu de présent de vérité générale

Faire des généralités ajoute un peu de philosophie ou de réflexion à votre travail.

Exemple : Je sortis de chez elle très en colère et je me mis à pleurer. Quand on s’est disputé avec un ami, on se sent toujours perdu, décontenancé, affaibli.

Vous voyez que la généralité ici n’est pas d’une grande qualité littéraire. C’est exprès. Ou alors, c’est que j’étais pas inspirée, allez savoir. C’est pour vous montrer que ce n’est pas grave de dire des banalités quand on êtes au niveau collège par exemple.

Conseil n°12 – identifiez le narrateur : 1ère ou 3e personne ?

Réfléchissez au narrateur qui est demandé.

Si le sujet dit « vous », mettez à « je ».

Exemple : « Racontez votre dernier voyage ».

On s’adresse à vous. Donc si on s’adresse à vous, vous dites je. Forcément.

Mais quand on dit « vous », vous pouvez inventer. En fait, « vous » veut simplement dire « une personne qui est dans la même situation que vous. ».

Autrement dit, quand on dit « vous », on veut juste quelque chose de réaliste, de vraisemblable, de possible. Pas une vraie histoire qui vous est forcément arrivée.

Et si on vous demande d’écrire la suite d’un texte qui est à la troisième personne, à « il », écrivez à cette personne. C’est logique.

Vérifiez que vous n’avez pas changé de personne par erreur en plein milieu de votre récit.  Si, si, ça arrive.

Conseil n°13 – faites des descriptions, et pas seulement du récit

C’est un autre élément qui permet d’immerger le lecteur : faire des descriptions.
Pour cela, mettez des adjectifs à côté de vos noms et ajoutez aussi des connecteurs spatiaux : à droite, en haut, en bas, au loin.

Je ne m’attarde pas, vous trouverez en description la vidéo qui vous apprend… à faire des descriptions. C’est le cas de le dire.

Conseil n°14 : exprimer des sentiments

Apprenez des mots qui appartiennent au lexique des sentiments et exprimez les sentiments de vos personnages. Cela permettra une meilleure immersion du lecteur dans l’action.

Exemple :

Le monstre s’avança vers Frédéric. Il ne bougea pas. Puis, il prit un bâton et se prépara à se défendre.

Un peu ennuyeux, vous ne croyez pas ?

Reprenons.

Le monstre s’avança vers Frédéric. Il ne bougea pas. Tétanisé, dans un état de stupeur qu’il n’avait jamais connu auparavant, il se souvient avec effroi du jour où il avait ressenti la première terreur de sa vie.

 Et voilà, on se met à la place du personnage. Mettez des sentiments.

Conseil n°15 : utilisez des figures de style

Utiliser des figures de style

Mettre des comparaisons, des métaphores, des personnifications etc. améliore votre style. Pensez-y.

Exemple :

A ce moment-là, Noé se sentit aussi insignifiant que le clou en trop du meuble en kit qu’il venait de monter.

  • Bon, là, j’ai fait une comparaison humoristique.

En fonction de l’intérêt qu’il portait aux visio-conférences, mon micro se montrait plus ou moins capricieux. Il arrivait que sur un coup de tête, il cesse d’un coup de fonctionner, dans la candeur la plus totale, comme s’il n’avait rien fait.

è là j’ai fait comme si mon micro avait des sentiments humains ; c’est une personnification

L’allitération et l’assonance ne sont pas réservées à la poésie. Dans un récit, cela rend le texte agréable à l’oreille quand on se le dit dans la tête.

Exemple :

Dans l’attente d’un accord, Nicolas écouta l’avis de Laetitia.

Vous voyez qu’on entend beaucoup de « a » dans cette phrase. C’est une figure de style qu’on appelle assonance (quand on répète une voyelle).

Pour créér des sons harmonieux, le mouvement en trois temps, appelé rythme ternaire est pas mal aussi.

Exemple :

Elle continua son chemin sans regarder derrière elle, sans s’arrêter un instant, sans regretter le passé.

Ma phrase n’a aucune originalité (je dirais même que c’est une phrase très cliché), mais comme on répète « sans » et « er », cette phrase totalement banale devient plutôt pas mal pour un niveau 3e par exemple.

Inscription à la newsletter : cliquez ici