Repères essentiels
- Une subordonnée circonstancielle précise les conditions de l’action de la principale : quand, pourquoi, avec quelle conséquence, dans quel but, à quelle condition, malgré quoi, selon quelle comparaison.
- Elle est introduite par un subordonnant (conjonction simple ou locution conjonctive) et comporte un verbe conjugué.
- Elle se comporte comme un complément circonstanciel → souvent mobile et détachable par une virgule lorsqu’elle est en tête.
1) Temps : quand l’action se situe
Subordonnants : quand, lorsque, dès que, aussitôt que, pendant que, tant que, après que, avant que, jusqu’à ce que.
- Simultanéité : pendant que, lorsque, quand
« Quand la cloche sonne, vous entrez. » - Antériorité : avant que, jusqu’à ce que → souvent subjonctif
« Avant que le cours commence, relisez. »
« Attendez jusqu’à ce que tout soit prêt. » - Postériorité : après que → indicatif en français scolaire
« Après que vous êtes arrivé(e), le film a commencé. » - Déclenchement : dès que, aussitôt que
« Dès que vous terminez, signalez-le. »
Astuce 4e : avec un avenir, préférez le futur des deux côtés → « Quand vous serez prêt(e), vous partirez. »
2) Cause : pourquoi l’action a lieu
Subordonnants : parce que, puisque, comme (cause en tête), étant donné que.
- « Nous restons **parce qu’**il pleut. »
- « Comme le musée ouvre tard, nous attendons. »
- puisque indique une cause connue/admise : « Puisque vous savez, aidez-nous. »
À distinguer de car qui est une conjonction de coordination (pas une subordonnée).
3) Conséquence : ce que cela entraîne
Subordonnants : si bien que, de sorte que, de façon que, au point que, tant et si bien que.
Corrélations consécutives : si… que, tellement… que, tant… que, assez… pour que.
- « Il a insisté, si bien que nous avons accepté. »
- « Il parle si vite que nous ne comprenons pas. »
- « Vous travaillez assez pour que le projet réussisse » → souvent subjonctif après « assez… pour que ».
Ne confondez pas : trop/assez + pour + infinitif = préposition + infinitif (pas une subordonnée).
4) But : en vue de quoi
Subordonnants : pour que, afin que, de peur que, de crainte que → exigent souvent le subjonctif.
- « Parlez distinctement pour que tous comprennent. »
- « Chuchotez **de peur qu’**il ne se réveille. »
- Le ne est ici explétif en style soigné → il n’exprime pas la négation.
pour + infinitif = groupe prépositionnel, pas subordonnée : « Pour réussir, révisez. »
5) Condition – hypothèse : si… alors…
Subordonnants : si, à condition que, pourvu que, à moins que (souvent subjonctif pour les locutions).
- Si + indicatif :
- présent → futur/impératif : « Si vous venez, nous sortirons. »
- imparfait → conditionnel présent : « Si vous travailliez, vous réussiriez. »
- plus-que-parfait → conditionnel passé : « Si vous aviez révisé, vous auriez réussi. »
- À condition que / pourvu que / à moins que → subjonctif
« À condition que vous soyez à l’heure, tout ira bien. »
6) Concession – opposition : malgré…
Subordonnants : bien que, quoique, même si, alors que, tandis que, quoique, encore que.
- Concession réelle :
- même si + indicatif : « Même si il pleut, nous sortons. »
- Concession envisagée/nuancée :
- bien que, quoique + subjonctif : « Bien que ce soit difficile, continuez. »
- Opposition en simultanéité :
- alors que, tandis que + indicatif : « Vous parlez alors que la consigne est donnée. »
7) Comparaison – corrélatives : mesurer et mettre en parallèle
Subordonnants ou schémas corrélatifs :
- comme, comme si (valeur hypothétique → souvent imparfait / plus-que-parfait après comme si)
« Il fait comme si il savait déjà. » - plus… que / moins… que / autant… que (comparatif)
« Vous lisez plus vite que moi. » - plus… plus / moins… moins / autant… autant (corrélatives)
« Plus vous révisez, plus vous progressez. » - tel… que, si… que, tellement… que → glissent vers la conséquence
« Il est tellement concentré **qu’**il oublie l’heure. »
Méthode de décision en 5 étapes
- Cernez la relation logique visée : temps, cause, conséquence, but, condition, concession, comparaison.
- Repérez le subordonnant et encadrez [Sub].
- Choisissez le mode attendu : indicatif ou subjonctif selon la valeur (but, concession envisagée, anticipation…).
- Vérifiez la mobilité de la subordonnée et la ponctuation (virgule si [Sub] en tête).
- Contrôlez les confusions fréquentes : pour vs pour que, même si vs bien que, car vs parce que, consécutive vs but.
Ponctuation et place
- En tête : mettez une virgule après la circonstancielle.
« Quand tout sera prêt, nous commencerons. » - En fin : virgule souvent inutile.
- Les corrélatives n’exigent pas de virgule systématique, mais on en met pour la lisibilité si les segments sont longs.
Exemples commentés
- Temps – antériorité
« Avant que le jury entre, vous préparez le support. » → subjonctif après avant que. - Cause
« Nous restons **puisqu’**il fait froid. » → cause admise. - Conséquence
« Il a tant travaillé **qu’**il a réussi. » - But
« Parlez clairement afin que tous comprennent. » → subjonctif. - Condition
« Si vous oubliez, nous reverrons la règle. » - Concession
« Bien que la consigne soit simple, prenez votre temps. » → subjonctif. - Comparaison corrélative
« Plus vous pratiquez, plus les automatismes viennent. »
Pièges fréquents et parades
- Car ≠ parce que : car coordonne, parce que subordonne.
- Après que : indicatif, pas subjonctif en norme scolaire.
- Même si vs bien que : indicatif vs subjonctif.
- Pour vs pour que : préposition + infinitif vs subordonnée de but.
- Conséquence vs but :
- But → intention avant l’action.
- Conséquence → résultat après l’action.
- Comme si : choisissez imparfait (irréel présent) ou plus-que-parfait (irréel passé).
- Corrélatives : ce ne sont pas toujours des subordonnées introduites par une conjonction classique ; le double marqueur structure le lien logique.
Mini-synthèse
- Les circonstancielles donnent le cadre de l’action.
- Temps et cause prennent en général l’indicatif ; but, concession envisagée, anticipation appellent souvent le subjonctif.
- Conséquence se construit avec si/tellement/tant… que, si bien que, etc.
- Condition avec si et ses schémas temporels ; comparaison/corrélatives mettent en parallèle des degrés ou des actions.
FAQ
Faut-il toujours une virgule avec une circonstancielle en tête ?
Oui par clarté, surtout si la subordonnée est longue. En fin de phrase, la virgule est souvent inutile.
Pourquoi après que prend l’indicatif ?
Parce que l’action de la subordonnée est posée comme réelle et accomplie. On évite le subjonctif en usage scolaire.
Comment distinguer but et conséquence rapidement** ?
Demandez-vous s’il s’agit d’une intention qui précède l’action (pour que) ou d’un résultat constaté après l’action (si bien que).
Puis-je employer bien que avec l’indicatif ?
Non en norme scolaire. Bien que exige le subjonctif.
Les corrélatives plus… plus sont-elles des subordonnées ?
Ce sont des structures corrélatives qui fonctionnent comme un lien logique entre deux propositions. Traitez-les comme un mécanisme de comparaison progressive.
Après avant que et jusqu’à ce que, quel mode choisir ?
Le subjonctif, car il s’agit d’un événement anticipé ou d’un seuil non encore réalisé.