Repères essentiels
- Une forme de phrase modifie l’allure de l’énoncé sans changer son type (déclaratif, interrogatif, impératif).
- Une même phrase peut combiner plusieurs formes à la fois : « Ne criez pas ! » est impérative (type) et négative (forme).
- Les formes vues du cycle 3 au cycle 4 : négative et exclamative (6e), passive (5e), emphatique et impersonnelle (4e).
1) Forme négative
- Marqueurs fréquents : ne… pas, ne… plus, ne… jamais, ne… rien, ne… personne, ne… guère, ne… point.
- Placement : la négation encadre le verbe conjugué. Avec un auxiliaire, elle encadre l’auxiliaire.
- « Il ne vient pas. » ; « Ils **n’**ont rien vu. »
- À l’oral : on omet souvent ne, mais à l’écrit scolaire on conserve ne et le second terme.
- Portée : identifiez ce que la négation vise (verbe, groupe nominal, infinitif).
- « Il ne mange que des pâtes » n’est pas négatif au sens strict, c’est une restriction.
- Note orthographique utile (aperçu) : après une négation, des → de devant un adjectif antéposé est possible selon le registre, mais vous verrez la règle en détail plus tard.
2) Forme exclamative
- Marqueur : point d’exclamation ! ; à l’oral, intonation forte.
- Outils : comme / que exclamatifs, quel + nom, si / tellement intensifs, interjections (ah, oh, hélas…).
- « Comme c’est beau ! » ; « Quel silence ! » ; « C’est tellement impressionnant ! »
- Attention : une exclamation n’est pas forcément un ordre. Le type peut rester déclaratif.
3) Forme passive
- Formation : être + participe passé du verbe, avec accord du participe passé avec le sujet grammatical.
- Actif → « Le jardinier taille la haie. »
- Passif → « La haie est taillée (par le jardinier). »
- Complément d’agent introduit par par (souvent) ou de (état, sentiment).
- « Elle est aimée de tous. »
- Valeur : mettre en avant le résultat ou l’objet plutôt que l’agent, ou taire l’agent.
- À ne pas confondre : être + adjectif d’état.
- « La porte est ouverte. » peut être adjectival (état) ou passif (résultat de l’action). Testez la transformation active : « Quelqu’un ouvre la porte. »
4) Forme emphatique (mise en relief)
- Clivage : C’est… qui / que / dont / où…
- « C’est Paul qui commence. » ; « C’est la règle que vous appliquez. »
- Pseudo-clivage : Ce qui / ce que… c’est…
- « Ce qui compte, c’est l’effort. »
- Dislocation : reprise par pronom
- « Cette élève, elle progresse. » ; « Il en veut, ce garçon. »
- Effet : focaliser un élément. En 6e, on identifie surtout c’est… qui/que ; en 4e, on différencie les procédés.
5) Forme impersonnelle
- Sujet grammatical non référentiel : il.
- Météo : « Il pleut. » ; existence : « Il y a… » ; nécessité : « Il faut… » ; opinion : « Il semble que… »
- Propriété : le verbe reste 3e personne du singulier. Le il n’a pas de référent humain.
- À ne pas confondre avec le pronom on qui, lui, renvoie à des personnes.
Méthode de décision rapide
- Repérez le type de la phrase (déclaratif, interrogatif, impératif) pour ne pas tout mélanger.
- Cherchez les marqueurs de forme : négation encadrante, !, être + participe passé, schémas c’est… qui/que, il impersonnel.
- Vérifiez la compatibilité : plusieurs formes peuvent coexister dans une même phrase.
- Testez les transformations :
- négative ↔ affirmative ;
- actif ↔ passif ;
- phrase neutre ↔ mise en relief ;
- impersonnel ↔ tournure personnelle si possible.
Exemples commentés
- « Ne bougez pas ! »
- Impératif (type) + négative (forme).
- « Comme vous avez progressé ! »
- Exclamative. Type le plus souvent déclaratif avec valeur expressive.
- « Les consignes sont affichées à l’entrée. »
- Passive. Agent absent. Mise en avant du résultat.
- « C’est aujourd’hui que vous présentez. »
- Emphatique. Focalisation sur « aujourd’hui ».
- « Ilfaut réviser. »
- Impersonnelle. Verbe à la 3e sing., sujet grammatical il.
Pièges fréquents
- Confondre type et forme : le type dit l’intention, la forme dit le visage grammatical.
- Oublier la place de la négation autour de l’auxiliaire.
- Prendre un adjectif d’état pour un passif : vérifiez la transformation active.
- Voir de l’emphase partout : la simple inversion n’est pas forcément une mise en relief. Cherchez c’est… qui/que ou la dislocation.
- Croire que l’impersonnel a un vrai référent : le il est grammatical, pas sémantique.
Mini-synthèse
- Négative : ne + second terme autour du verbe.
- Exclamative : !, intensifs, interjections.
- Passive : être + participe passé, éventuel agent.
- Emphatique : c’est… qui/que, pseudo-clivage, dislocation.
- Impersonnelle : il non référentiel + 3e pers. sing.
FAQ
Une phrase peut-elle être exclamative et interrogative à la fois ?
Oui dans la pratique expressive, mais on choisit la lecture dominante selon la ponctuation finale. « Vous plaisantez ?! » reste interrogative avec une valeur exclamative.
Comment être sûr qu’une phrase est passive et pas adjectivale ?
Essayez l’active : si « La porte est fermée » correspond à « Quelqu’un ferme la porte », on a une passive. Sinon, c’est un état.
L’emphase change-t-elle le sens ?
Elle met en avant un élément sans modifier la relation logique. C’est un procédé de focalisation.
Peut-on transformer une impersonnelle en personnelle ?
Parfois oui : « Il semble que vous ayez raison » → « Vous semblez avoir raison ». Mais certaines tournures restent impersonnelles par nature (météo, il faut).
La négation peut-elle porter sur un seul constituant ?
Oui. La portée peut être restreinte à un groupe (restriction, opposition). On lit attentivement la structure pour identifier ce qui est nié.