Dans quel cas utiliser le subjonctif plutôt que l’indicatif ?

Alors que l’indicatif est le mode de la réalité, le subjonctif est le mode de l’éventuel, de l’incertitude et du doute.

Voici les situations dans lesquels il s’utilise.

Doute sur la réalisation de l’action exprimée par le verbe

Exemples :

Je ne suis pas sûr qu’il soit parti. => cela dit, l’indicatif serait préférable si la phrase n’était pas à la forme négative :

Je suis sûr qu’il est parti.

Je doute qu’elle soit contente.

Dans ces deux exemples, l’action exprimée n’est pas sûre.

Voici une liste non exhaustive de verbes réclamant l’utilisation du subjonctif dans la proposition qui le suit.

Être possible, vouloir, douter, attendre, préférer, ordonner, souhaiter, regretter, dire, défendre, être satisfait…

Proposition indépendante ayant une valeur impérative, exclamative ou exprimant le souhait.

Exemples :

Qu’elle s’en aille ! (valeur impérative)

Que Dieu te protège ! (exprime le souhait)

Moi, que je mette ça ! (valeur exclamative)

Proposition subordonnée dans des contextes bien précis. Il faut savoir que dans une phrase complexe, la valeur du verbe est déterminée par le contexte de la proposition principale.. Ainsi :
Dans une subordonnée complétive introduite par de ce que, à ce que, que… par exemple, le subjonctif est employé si la valeur de vérité de l’énoncé est mise en doute.

Si ce n’est pas le cas, c’est l’indicatif qui est utilisé. Proposition indépendante ayant une valeur impérative, exclamative ou exprimant le souhait.

Exemple :

Je ne pense pas qu’il soit au courant de cette situation. => phrase exprimant le doute

Je ne pense pas qu’il est au courant de cette situation. => l’indicatif est tout aussi correct.

Le subjonctif peut également être utilisé dans une subordonnée complément circonstanciel exprimant le temps avec les conjonctions de subordination suivantes : avant que, jusqu’à ce que.

Exemples :

Je terminerai avant que tu ne reviennes.

Je resterai jusqu’à ce que tu aies terminé.

En dehors de ces conjonctions de subordination, il faut utiliser l’indicatif. La subordonnée complément circonstanciel exprimant la cause réclame également l’emploi du subjonctif quand la cause est rejetée (non que) ou quand elle fait l’objet d’une alternative (soit… soit).

Exemples :

Elle a décroché son diplôme non qu’elle ait bien travaillé, mais parce qu’elle a eu de la chance. (la cause ici est rejetée.)

Il fit un saut spectaculaire soit qu’il ait été bien entrainé soit qu’il ait eu de la chance. (phrase marquant une alternative)

Quand la subordonnée complément circonstanciel indique une opposition ou une restriction (bien que), on utilise le subjonctif.

Exemple :

Bien qu’il soit parti, je suis resté.

Le subjonctif est ici employé compte tenu du décalage entre ce qui est attendu et ce qui se produit. Dans cet exemple, son départ aurait dû entraîner mon départ, mais ce n’est pas le cas.

Remarque :

Il est important de noter que les locutions formées avec « que » impliquent souvent le subjonctif pour ne citer que :

moyennant que, peu s’en est fallu que, pour autant que, en attendant que, encore que, en sorte que, de peur que, en admettant que, à moins que, soit que… soit que, de façon que, du plus loin que, de manière que, jusqu’à ce que, supposé que, trop… pour que, à supposer que   avant que,, si bien que, quoique (et quoi que), si tant est que, à condition que, afin que, si peu que, qui que, au lieu que, bien que, d’aussi loin que, de crainte que, pour peu que, pour que, pourvu que, sans que, quel que (et quelque… que)

Le subjonctif s’emploie dans une subordonnée relative indiquant qu’une sélection est faite parmi de nombreuses possibilités.

Exemple :

Je cherche un appartement qui ait 4 pièces. (Il existe de nombreux appartements ne disposant pas de 4 pièces).

Le subjonctif s’utilise également :

Après les expressions impersonnelles : il est possible/impossible, il se peut, il faut, il est temps, il est juste, il est nécessaire, il est rare, etc.

Exemple :

Il faut que tu viennes rapidement.

Pour donner un ordre

Exemples :

Qu’il sorte d’ici.

J’exige que tu t’expliques.

Pour exprimer un sentiment

Exemples :

Je voudrais bien qu’elle m’appelle.

Je suis triste qu’elle soit partie.

J’ai peur qu’elle ne se fâche.

Pour exprimer une opinion négative

Exemples :

Je ne pense pas qu’il réussisse.

Je ne crois pas qu’il y arrive

Remarque :

Si ces expressions « je ne pense pas » et « je ne crois pas que » impliquent le subjonctif, « je pense que » et « Je crois que » réclament l’indicatif.

Résumé :

Dans quel cas utiliser le subjonctif plutôt que l’indicatif ?

Doute (l’action exprimée est incertaine, après un verbe exprimant le doute) Proposition  indépendante à valeur impérative, exclamative ou exprimant le souhait (Que…) Dans   la plupart des locutions en « que » (bien que, de sorte que etc.)

Articles similaires : 

Homophone 19 – Peut être ou peut-être ?

Compléments circonstanciels : les reconnaître