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La carte cognitive est un outil permettant de représenter visuellement des idées, informations ou concepts. Également dénommée carte mentale ou carte heuristique, elle est polyvalente et ses usages sont multiples. Elle se présente sous la forme d’un schéma arborescent, permettant une présentation synthétique de sujets plus ou moins complexes, et sollicite en outre l’hémisphère droit du cerveau, qui est généralement peu utilisé pour l’apprentissage.

Et si vous préférez d’abord en savoir davantage sur la méthode des loci, c’est ici.

Petite histoire de la carte cognitive

Il y a bien longtemps que l’homme a compris l’intérêt qu’il y avait d’associer des idées à des images, pour la communication et la mémorisation. Comme le disait Aristote : « L’âme ne pense jamais sans une image mentale ». Le psychologue britannique Tony Buzan est cependant celui qui a le plus contribué au développement de ce concept, à des fins pédagogiques, à partir des années 70. Sa volonté était de rompre avec le mode d’apprentissage « linéaire » généralisé dans l’enseignement, pour favoriser un mode d’apprentissage qui serait, selon lui, plus en harmonie avec la façon dont le cerveau fonctionne. Tony Buzan voyait dans la carte cognitive un outil permettant de sortir une pensée de l’esprit, en vue de la déployer visuellement, afin de permettre son analyse, voire son perfectionnement.

Les bases de fonctionnement de la carte cognitive

La carte cognitive est un outil très structuré, capable de mobiliser des facultés majeures du cerveau. Elle offre notamment la possibilité de développer et libérer des capacités de compréhension, mémorisation, visualisation, synthèse et association.

Cet outil créatif permet une organisation intuitive des informations, qui facilite leur partage. Son utilisation en milieux éducatifs facilite aux élèves :

  • L’identification de points importants et la mémorisation.
  • La concentration, la créativité.
  • L’organisation de la pensée.
  • La découverte de relations entre des éléments distants / faire des liens

Pourquoi la carte cognitive est-elle si utile pour la mémorisation ?

Les représentations visuelles ont la capacité de condenser une quantité considérable d’informations, et elles sont comprises par le plus grand nombre, quel que soit l’âge ou la culture.

La carte cognitive peut aider à mémoriser n’importe quels types d’informations et de données, allant de mots de vocabulaire à une seconde langue, en passant par des concepts complexes de physique. Tony Buzan explique que l’efficacité des cartes cognitives pour la mémorisation tient au fait que : « Les cartes mentales utilisent toutes nos aptitudes corticales, tout en activant le cerveau à tous les niveaux, ce qui augmente son habilité et sa capacité à se rappeler. L’intérêt qu’elles suscitent incite le cerveau à revenir à elles… »

L’utilisation de la carte cognitive en milieu éducatif

La carte cognitive est un excellent support éducatif, dans lequel les informations sont véhiculées par des images, elles-mêmes supportées par des mots. L’image devient l’outil principal pour apprendre et retenir. Ainsi en introduisant les cartes cognitives dans les salles de classe on enrichit grandement l’environnement d’apprentissage.

L’introduction de la carte heuristique en classe offre de nombreux avantages :

  • Une présentation agréable, concrète et esthétique de données.
  • Une vision claire et globale.
  • Une stimulation cérébrale, s’appuyant sur l’utilisation de mots clés, destinés à mettre en forme la pensée, et en liaison les idées à mémoriser.

Combiner les mots et les images pour faciliter l’apprentissage

Il est maintenant généralement admis que les gens mémorisent plus facilement les images que les mots, c’est pour cela que la carte cognitive est très utilisée dans le domaine éducatif.

L’un des principaux atouts de la carte cognitive est la combinaison de mots et d’images (non décoratives) permettant de faciliter la compréhension, l’apprentissage, la mémorisation et la mise en pratique. Les images peuvent aider les étudiants à sélectionner, structurer, synthétiser et intégrer l’information de façon très efficace.

Avec la carte cognitive, la présentation de nouvelles idées fait ainsi appel aux deux hémisphères corticaux, alors qu’une présentation écrite ne fait appel qu’à l’hémisphère gauche.

L’utilisation de l’hémisphère droit (images, couleurs, sentiments, formes, rythme) apporte de plus grandes facilités de compréhension, et de mémorisation.

Un puissant outil d’apprentissage

La carte cognitive peut être adaptée à tous les domaines d’enseignement, à condition d’être conçue de façon à être compréhensible par tous, sans nécessiter d’explications extérieures.

Cet outil permet avec quelques dessins, quelques mots, des couleurs et des liens de présenter sous une forme structurée et simple une pensée ou un concept. Cette représentation spatiale et visuelle de l’information devient ainsi bien plus facilement compréhensible et mémorisable, puisqu’elle fait appel à différents outils cognitifs (comparaison, évaluation, imagination, représentation, classification…).

  • La carte cognitive bénéficie énormément aux étudiants ayant une aisance avec l’approche visuelle des données, ainsi qu’à ceux atteints de troubles d’apprentissage ou de dyslexie.
  • Pour qu’une carte cognitive soit utile au plus grand nombre, il est important de bien équilibrer les informations visuelles et écrites, afin de s’adresser au plus grand nombre de formes d’intelligence.
  • La nature visuelle de la carte heuristique est en elle-même porteuse de limites. En effet, il peut parfois être compliqué de transmettre un lot d’informations sous forme condensée et imagée, tout en restant clair et explicite. De même, l’apparence complexe (difficultés pour entrer dans la carte ou la comprendre) de certaines cartes cognitives peut être contre-productive.

Comprendre les processus de mémorisation et d’apprentissage

Afin de bien saisir l’intérêt que l’élève peut avoir à utiliser la carte cognitive, comme support d’apprentissage et de mémorisation, il faut auparavant se familiariser avec certains principes fondamentaux de mémorisation. Les principes généralement reconnus sont au nombre de trois : ordre, association et répétition.

Ce sont les trois principes que l’on retrouve dans la plupart des méthodologies, au travers des trois derniers millénaires. Qu’il ait besoin d’apprendre un poème, une formule mathématique ou un discours, le « mnémoniste » doit :

  • Organiser dans un certain ordre les éléments à retenir. Cette organisation peut notamment être chronologique, spatiale, ou encore logique.
  • Associer l’idée ou l’information à une image, car la mémoire visuelle est plus efficace que la mémoire des mots. Il peut également utiliser des associations phonétiques, qui exploiteront les similitudes existant entre les sons de mot, et l’objet ou la personne que l’on associe. Il use également de mots bizarres, d’associations « grotesques ou stupides », car les choses sortant de la routine sont plus faciles à mémoriser que les associations utilisant la logique. Les émotions vécues sont également très utiles pour la mémorisation. La combinaison d’associations se révèle être la technique offrant les meilleurs résultats.
  • Répéter. La répétition est le passage obligé, aucun des principes cités précédemment ne peut fonctionner sans la répétition. Toute bonne mémorisation nécessite de la répétition.

En créant et en utilisant des cartes cognitives, l’élève utilise ces trois principes de mémorisation, puisqu’il organise et associe images, mots-clés, couleurs, relations et disposition spatiale. Un ensemble d’action lui facilitant la compréhension et la mémorisation.

Utilisation par l’élève de la carte cognitive pour l’apprentissage

La carte cognitive prend place parmi un certain nombre d’outils éducatifs visuels, très utilisés dans le domaine éducatif.

Elle se distingue cependant par son adaptabilité et sa disponibilité. En utilisant la carte cognitive, l’élève sort de la démarche d’apprentissage linéaire, correspondant à l’utilisation du traitement de texte, ce qui lui permet de structurer ses idées.

La carte cognitive est en effet un outil particulier, dont chacun peut faire une utilisation très personnelle. Tous les individus diffèrent, chacun ayant son vécu, lié à ses expériences personnelles.

La force de la carte cognitive est qu’elle offre à chacun la possibilité de créer ses propres cartes, en exploitant ses propres images pour visualiser et mémoriser.

Afin de pouvoir concevoir et dessiner lui-même sa carte, l’élève doit nécessairement s’efforcer de comprendre ce dont il est question. Il choisit les idées prépondérantes à assimiler, sélectionne les mots clés, les agences et il établit des liens.

Le processus de conception en lui-même favorise la fixation du savoir, ainsi que la mise en connexion avec le savoir déjà acquis par l’élève. Le support d’apprentissage obtenu est totalement personnalisé, adapté à l’élève et optimisé pour la mémoire de rappel (synthèse, facilité de relecture et clarté).

Ainsi utilisée, la carte cognitive devient un outil d’apprentissage indispensable, qui accompagnera l’individu de la maternelle, à l’école primaire, ensuite dans le secondaire et le cycle supérieur, puis tout au long de sa vie. La maitrise de cette méthode procurera un avantage indéniable dans la vie professionnelle et quotidienne. Il s’agit donc d’un formidable outil, qui sera un compagnon fidèle pour toutes les démarches intellectuelles selon les contextes et les besoins.

Comment construit-on une carte cognitive ?

La construction d’une carte cognitive se fait de façon simple et intuitive. Cela ne requiert aucune compétence particulière, mais quelques règles élémentaires doivent être respectées :

  • Positionnement au centre du thème principal.
  • Chacun des concepts est représenté par un mot simple.
  • Pour chaque sous-thème, il faut dessiner une branche.
  • On illustre avec un dessin ou une image, chaque concept dès qu’on en a la possibilité.
  • Les cartes se lisent de la gauche vers la droite, dans le sens des aiguilles d’une montre.
  • Les couleurs sont utilisées pour faire ressortir l’essentiel, ou regrouper des informations.

Les cartes cognitives existantes ne sont que des exemples, les élèves doivent retenir qu’ils peuvent faire leurs propres cartes à leur façon. Il n’y a aucune limite pour cela, si ce n’est la créativité.

En utilisant l’outil informatique pour la création de cartes cognitives, l’élève est totalement libéré des limites physiques imposées par les pages, car les cartes peuvent s’étendre de façon indéfinie. Il a la possibilité de modifier et déplacer comme bon lui semble les composants de la carte. Il peut moduler la complexité de l’apparence de la carte cognitive, en pliant ou dépliant ses branches et en attachant des documents et des liens.

Il existe de nombreux logiciels gratuits permettant de réaliser des cartes cognitives. Ayant chacun leurs forces et leurs faiblesses, ils offrent une diversité permettant de répondre aux besoins du plus grand nombre. En voici quelques-uns :

  • Mindmanager est doté d’une très bonne interface, et permet d’attacher des documents dans les branches.
  • XMind est disponible en version gratuite, il est très facile d’utilisation et très populaire.
  • Freemind est disponible en licence libre et très utilisé en milieu scolaire, en raison, notamment, de ses performances.
  • MindMeister dispose, lui, de fonctions collaboratives, permettant la mise en ligne de cartes cognitives.
  • CmapTool permet la réalisation de cartes cognitives très complexes, et de toutes sortes de diagrammes.

La liste est loin d’être exhaustive, et il est conseillé d’essayer plusieurs logiciels, jusqu’à trouver celui qui sera parfaitement adapté aux besoins personnels de chacun.

Quelques exemples d’usages pédagogiques des cartes cognitives

Les possibilités sont nombreuses, par exemple en utilisant MindMeister on peut facilement créer une carte cognitive, intégrant des fonctions de quiz. Ce qui permet de se mettre à l’épreuve par la suite, grâce à des questions que l’on aura inscrites au préalable dans des nœuds de premier niveau, les réponses correspondantes se trouvant dans des nœuds de second niveau. Avec MindMeister il suffit d’appuyer sur la combinaison de touches ALT + 1 pour fermer tous les nœuds de second niveau, et ne laisser ainsi apparaître que les questions, pour se mettre à l’épreuve.

En utilisant XMind, un étudiant à transformer ses cours de droit en cartes cognitives, ce qui lui facilite l’apprentissage, la mémorisation et les révisions.

On peut en outre utiliser les cartes cognitives de façon pédagogique pour :

  • appréhender des notions abstraites,
  • dessiner en apprenant ou dessiner pour apprendre,
  • travailler avec plaisir,
  • trier les informations,
  • faire le point sur les connaissances personnelles,
  • augmenter son efficacité,
  • rechercher des informations.

Étude sur l’efficacité pédagogique de la carte cognitive

Une étude pilote menée par le professeur David A. Boley, a mis en comparaison les résultats de deux groupes d’étudiants en soins infirmiers. Le premier groupe était autorisé à créer des cartes cognitives, et à en utiliser d’autres prêtes à l’emploi, tandis que le second groupe n’a pu faire usage que des méthodes d’apprentissage habituelles. À la clôture de l’étude, il est apparu que les étudiants ayant pu utiliser les cartes cognitives avaient des résultats d’apprentissage par simulation bien plus élevés, et leurs taux de réussite aux tests était de 12 % supérieurs. Les étudiants du second groupe ont ensuite été autorisés à utiliser les cartes cognitives, et leurs résultats se sont améliorés pour atteindre le niveau de ceux du premier groupe.

De nombreuses autres études vont dans ce sens, et valident l’efficacité de la carte cognitive en tant qu’outil pédagogique.

Voici un excellent ouvrage de Tony Buzan si vous souhaitez approfondir :

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Télécharger gratuitement la carte cognitive que j’ai créée en format pdf (faites un clic droit avec votre souris, puis « enregistrer sous ») : Carte cognitive bien-écrire

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