Les figures d’analogie : Métonymie et synecdoque

Les figures de substitution

La métonymie et la synecdoque ne sont pas de simples figures d’analogie. Au-delà d’une simple similitude entre comparé et comparant, on assiste à un véritable glissement sémantique du comparant, qui prend le sens du comparé par lien logique. Il y a un effet de substitution sémantique qui s’opère.

Ce glissement sémantique est la raison pour laquelle métonymies et synecdoques sont séparées des métaphores pour être placées dans une catégorie qui leur est propre : les figures de substitution.

J’opte pour le parti des auteurs qui placent ces figures de substitution comme une forme spécifique de métaphore que pour ceux qui séparent strictement figures de substitution et d’analogie.

Métonymie : définition

Quand il existe, au sein d’une métaphore, un lien logique entre le comparant et le comparé, on se trouve face à une métonymie.

Exemples de métonymie

Le feu, après avoir ravagé le 36, s’étendit aux Durant.

Le 36 indique une adresse partielle, les Durant un nom de famille. Dans les deux cas, il y a métonymie car il y a une relation logique entre le comparé (les maisons) et le comparant (le numéro ou le nom propre) : La maison située au 36 de cette rue et la maison appartenant à la famille Durant.

Le problème de la synecdoque

La synecdoque est une figure de style connue pour laquelle, cependant, la définition varie selon les auteurs ou les livres… allant parfois jusqu’à s’inverser (rarement) avec celle de la métonymie. Nous oublierons par la suite l’existence de ces cas d’inversion, même si celle-ci reste à constater.

La synecdoque est une figure de style connue pour laquelle, cependant, la définition varie selon les auteurs ou les livres… allant parfois jusqu’à s’inverser (rarement) avec celle de la métonymie. Nous oublierons par la suite l’existence de ces cas d’inversion, même si celle-ci reste à constater. C’est d’autant plus problématique que la synecdoque fait partie des figures de style devant être connues aux examens. Nous allons donc devoir détailler les différentes définitions rencontrées avant de trouver la meilleure définition possible.

« Définition » 1 : La synecdoque n’est pas définie autrement que par une liste de cas particuliers : « la partie pour le tout », « la matière pour l’objet », etc.

« Définition » 1 : La synecdoque n’est pas défini autrement que par une liste de cas particuliers : « la partie pour le tout », « la matière pour l’objet », etc.

Problèmes :

– Si cette liste est souvent bien détaillée et regroupe de nombreux cas, comment être sûr de son exhaustivité ? (Si on retrouve les mêmes grandes catégories, toutes les listes ne sont d’ailleurs pas identiques.)
– Une liste, même exhaustive, de cas particuliers n’est pas réellement une définition : on ne définit pas le lien commun qui les regroupe.

Définition 2 : La synecdoque est une figure de style dans laquelle le lien logique est un lien d’inclusion : « la partie pour le tout »

Problèmes :

– Il existe une figure de style, nommée par la locution latine pars pro toto, définie comme une catégorie de synecdoque, possédant la même définition.– Qu’en serait-il du lien d’inclusion contraire (« le tout pour la partie ») ?
– Qu’en est-il des autres cas rencontrés dans les listes de la définition 1 ?

Définition 3 : La synecdoque est une figure de style dans laquelle le lien logique est un lien d’inclusion.

Problèmes :

– Il existe une figure de style, nommée par la locution latine pars pro toto, définie comme une catégorie de synecdoque, possédant la même définition. – Qu’en serait-il du lien d’inclusion contraire (« le tout pour la partie ») ?
– Qu’en est-il des autres cas rencontrés dans les listes de la définition 1 ?

Définition 4 : Synecdoque et Métonymie sont deux noms équivalents.

Problème :

– Pourquoi user de deux termes différents s’ils sont strictement équivalents ?

Face à cette problématique, voici la définition qui, à mon sens, est celle qui permettra au mieux de concilier les différentes définitions rencontrées :

Synecdoque : définition

Quand le lien logique d’une métonymie est un lien plus quantitatif que qualitatif, particulièrement dans le cas d’un rapport d’inclusion, alors cette métonymie est nommée synecdoque. Elle identifie un point commun entre les différentes catégories des listes de la définition 1. Elle étend les définitions 2 et 3 à d’autres cas, mais spécifie que le rapport d’inclusion est celui sur lequel l’aspect «plus quantitatif que qualitatif » est l’un des moins subjectifs. Elle respecte la définition 4, tout en offrant une nuance permettant le choix d’un nom plutôt que de l’autre.

Exemple de synecdoque

Lors de la Commune, Paris se révolta.

Lors de cet épisode historique, ce n’est pas Paris qui se révolte : c’est une ville, elle ne peut agir. Ceux qui se révoltent sont ses habitants : « les parisiens » voire « une partie des parisiens ». On a donc utilisé le contenant (la ville) pour définir son contenu (les habitants de la ville), voire aussi implicitement, le tout (les habitants) pour une partie (une partie des habitants de Paris). C’est donc une synecdoque.

Résumé :

La métonymie est une métaphore au sein de laquelle il existe un lien logique entre le comparé et le comparant. La synecdoque est une métonymie au sein de laquelle le lien logique est un lien quantitatif, particulièrement un lien d’inclusion.

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