Les figures d’analogie : La comparaison

La comparaison est la figure de style la plus connue et la plus aisée à identifier ; généralement, même, la première apprise.

La comparaison

La comparaison est une figure d’analogie. On retrouve donc au sein d’une comparaison les quatre éléments composant une analogieo Un comparé :

Un comparant

Un outil de comparaison

Un point de comparaison

Un outil de comparaison. Si l’outil de comparaison est explicite, l’analogie est toujours une comparaison. La réciproque est aussi vraie : si l’analogie est une comparaison, l’outil de comparaison est explicite. La comparaison est une figure d’analogie. On retrouve donc au sein d’une comparaison les quatre éléments composant une analogieo Un comparé :
Un comparant : Un outil de comparaison

Sa seule présence – ou absence – permet donc d’effectuer la différence entre comparaison et métaphore. La comparaison est une figure d’analogie. On retrouve donc au sein d’une comparaison les quatre éléments composant une analogieo Un comparé :
Un comparant
Un outil de comparaison
Un point de comparaison

L’outil de comparaison le plus connu est le mot comme. Dans une comparaison, le comparé est toujours explicite. Le point de comparaison, lui, peut rester aussi bien être explicite qu’implicite. Une comparaison est donc un rapprochement explicité par un outil de comparaison entre deux éléments (le comparé et le comparant) partageant un point commun (explicite ou non). Les noms ne sont pas les seuls éléments syntaxiques pouvant être comparés. On identifie alors trois types de comparaison.

Les noms ne sont pas les seuls éléments syntaxiques pouvant être comparés. On identifie alors trois types de comparaison.
Une comparaison nominale, portant sur les noms,
Une comparaison adjectivale, portant sur les adjectifs,
Une comparaison verbale, portant sur les verbes.

Exemples de comparaison

Telle une bête affamée, Michel se rua sur le repas. Michel et bête affamée sont deux noms (l’un propre, l’autre commun).

Exemples de comparaison

Arthur est plus orgueilleux que travailleur. Orgueilleux et travailleur sont deux adjectifs. Dans cet exemple, on compare l’intensité de ces qualités chez Arthur.

Exemples de comparaison

Le vent dans les arbres gémissait comme un chœur de blessés.

Le comparé est, ici, un verbe : gémir.

Le comparant est un groupe verbal ayant subi une ellipse : comme (gémirait) un chœur de blessés.

La comparaison s’effectue donc bien sur deux verbes, mais l’un a disparu par effet de style.

On distingue, en français, deux types de comparaison.

Une comparaison dite stylistique (ou figurative)

Une comparaison dite grammaticale (ou simple)

S’y ajoute aussi le terme latin comparatio (ou argument par comparaison), lorsque la comparaison est effectuée dans le cadre d’une argumentation. La comparaison stylistique

La comparaison stylistique est une comparaison dans laquelle le comparé et le comparant sont de nature différente et n’appartiennent pas au même champ sémantique.

La comparaison stylistique

La comparaison stylistique est une comparaison dans laquelle le comparé et le comparant sont de nature différente et n’appartiennent pas au même champs sémantique. L’outil de comparaison utilisé est quasiment toujours un marqueur de similitude ou de ressemblance. Il est rarement d’un autre degré de comparaison que celui d’égalité. Elle utilise parfois des mots dans leur sens figuré.

La comparaison grammaticale

La comparaison grammaticale est une comparaison dans laquelle le comparé et le comparant font partie d’une même catégorie (deux personnes, deux animaux, deux outils…). La comparaison grammaticale est une comparaison dans laquelle le comparé et le
comparant font partie d’une même catégorie (deux personnes, deux animaux, deux outils…). Elle fait aussi appel, plus aisément, à des degrés de comparaison (dont le superlatif) ou à des mots de comparaison impliquant une différence plutôt qu’une égalité. Elle utilise toujours des termes dans leur sens propre.

Exemples de comparaison

Pierre était plus grand que Paul.

Pierre et Paul sont deux personnages humains, il y a un degré de comparaison autre que l’égalité. C’est typiquement une comparaison grammaticale. Sauf si grand n’est pas utilisé dans son sens propre, c’est-à-dire que la comparaison ne parle pas de leur taille respective… mais par exemple de leur grandeur morale.

Exemples de comparaison

Les cheveux de Jeanne étaient comme une mer déchaînée. Les cheveux de Jeanne et une mer déchaînée sont deux éléments bien différents, le degré de comparaison est une similitude (les cheveux de Jeanne sont en bataille). C’est typiquement une comparaison stylistique.

Les cheveux de Jeanne étaient plus emmêlés qu’une mer déchaînée. Bien que le degré de comparaison ait changé, cela reste toujours une comparaison stylistique.

Exemples de comparaison

Jacques était rusé comme un renard.

Jacques et un renard sont deux éléments bien différents, le degré de comparaison est une similitude (Jacques possède la même ruse que celle que possède un renard). C’est une comparaison stylistique. Cependant, comme son usage est devenu un cliché, elle est trop pauvre pour être relevée dans une étude de texte, à moins que la comparaison animalière soit filée au cours du texte.

Exemples de comparaison

Jacques était plus rusé qu’Ulysse.

Jacques et Ulysse sont deux êtres humains, le degré de comparaison n’est pas une égalité… C’est pourtant une comparaison stylistique et non une comparaison grammaticale. En effet, Ulysse est à prendre non comme un personnage, mais comme une référence héroïque difficilement surpassable au niveau de la ruse… Cette comparaison hyperbolique est donc, elle, un élément digne d’être relevé.

Exemples de comparaison

Cette montagne était plus haute que l’Everest.

Cette montagne et l’Everest sont deux montagnes bien réelles, le degré de comparaison n’est pas une égalité… C’est pourtant, encore une fois, une comparaison stylistique : on se retrouve face à une exagération : l’Everest est la montage la plus haute sur Terre.

La comparaison grammaticale est-elle une figure de style ?

La comparaison grammaticale n’est pas toujours reconnue comme une figure de style par les universitaires. Elle fonctionne pourtant de la même façon qu’une comparaison stylistique

De ce point de vue, je considère qu’il serait plus sage de ne pas effectuer de différence entre ces deux types de comparaison et de considérer toute comparaison comme une figure de style… Tout en expliquant qu’une figure de style peut ne pas être enrichissante pour le texte et/ou que son intérêt est si maigre qu’elle ne vaut pas la peine d’être citée lors d’une étude de texte.

Résumé :

Une comparaison est une analogie faisant appel à un outil de comparaison.

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